Accueil A la une Cri d’alarme des jeunes résidents et médecins dans les établissements hospitaliers publics : Un relâchement total

Cri d’alarme des jeunes résidents et médecins dans les établissements hospitaliers publics : Un relâchement total

Les résidents des urgences de l’hôpital Mongi-Slim prévoient d’observer aujourd’hui un arrêt de travail pour protester contre le non-isolement de malades Covid-19 hospitalisés dans l’établissement.

Trop, c’est trop. Le ras-le-bol est palpable chez les jeunes résidents en médecine qui craignent pour leur vie et celle des patients dans les hôpitaux publics. Paradoxalement, alors que la situation est plus grave qu’au cours de la première phase de la pandémie où on avait confiné toute la population et qu’on enregistrait un nombre qui ne dépassait pas 40 contaminations par jour, le relâchement est aujourd’hui total. La plupart des établissements hospitaliers, qui ont retrouvé progressivement une activité normale avec la reprise des consultations externes et des interventions chirurgicales après le déconfinement, ne sont pas ou plus dotés de circuit Covid-19. L’effervescence et la mobilisation observées les deux premiers mois après l’apparition de la pandémie pour doter ces établissements de tous les équipements nécessaires pour la prise en charge des malades Covid-19 se sont évanouies comme par magie. Certains services de réanimation sont aujourd’hui saturés. Le ministère de la Santé a bien mis en place un hôpital de campagne à la Cité sportive d’El Menzah doté de 84 lits, dont 4 de réanimation, mais est-ce suffisant si la situation venait à dégénérer dans les semaines à venir en se caractérisant, notamment, par une hausse du nombre de malades dans un état critique, sachant que le Grand-Tunis enregistre le nombre le plus élevé de personnes testées positives au Covid-19? A titre d’exemple, il y a lieu de rappeler qu’on avait difficilement trouvé un lit de réanimation à l’hôpital pour feu Slim Gharsallah décédé des suites de sa contamination par le coronavirus il y a quelques semaines. Et ce n’est là qu’un cas parmi tant d’autres….

17 décès en 24 heures

Aujourd’hui, la situation est d’autant plus grave que la propagation de l’épidémie s’est accélérée, faisant passer notre pays au stade supérieur correspondant à la phase trois de la pandémie. Pas plus tard que dimanche dernier, un nouveau chiffre record de contaminations a été enregistré en 24 heures, à savoir 625. Mais le nombre le plus inquiétant est bien celui des décès. Alors que la moyenne ne dépassait pas un ou deux décès par semaine, il y a à peine deux mois, un chiffre record de 17 décès a été enregistré au cours des 24 dernières heures! Le président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. Ce jeune médecin, à l’origine du mouvement «Balance ton hôpital», dénonce non seulement les conditions catastrophiques dans lesquelles exercent le personnel médical et paramédical dans certains établissements hospitaliers, mais également le non-respect des règles et des consignes élémentaires de protection contre le coronavirus au sein des services et des unités hospitaliers. Le jeune médecin vient de publier un post sur les réseaux sociaux dans lequel il a annoncé que les résidents des urgences de l’hôpital Mongi-Slim prévoient d’observer aujourd’hui un arrêt de travail pour protester contre l’hospitalisation de malades, Covid-19 dans le même pavillon que les autres malades alors qu’ils auraient dû être isolés.

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